Les mains dans les ruches et les pieds sur terre!
Publié le 15 octobre 2024
Les abeilles sont des porte-paroles de la biodiversité dans son ensemble. Les enjeux auxquels elles font face sont les mêmes que ceux qui affectent le vivant. «L’observatoire territorial des abeilles» met ces pollinisateurs sous la loupe…
Relier les abeilles, l’homme et la nature
L’Observatoire Territorial des Abeilles (OTA) est un dispositif scientifique permettant de réunir les apiculteurs, agriculteurs, forestiers et politiciens autour d’une gestion durable de la biodiversité, considérée comme un bien commun. L’objectif est d’étudier et de mettre en place des solutions concrètes, sur le terrain, pour le bien de la nature, des abeilles et des êtres humains.
Pourquoi c’est important? Tout simplement parce que les échanges entre les différents acteurs de l’environnement sont devenus une denrée rare. Une situation paradoxale quand on sait que les abeilles assurent une part très importante du service de pollinisation des cultures, qui offrent des ressources mellifères cruciales aux abeilles.
Suivre l’abeille, c’est comme suivre un cours d’eau. Elle traverse les espaces, les limites communales. Elle réunit les zones de grandes cultures et les forêts. Elle nous force à travailler ensemble, si on veut bien l’écouter.
Suivre l’abeille, c’est comme suivre un cours d’eau. Elle traverse les espaces, les limites communales. Elle réunit les zones de grandes cultures et les forêts. Elle nous force à travailler ensemble, si on veut bien l’écouter. Pour commencer à co-construire un environnement agricole résilient, le projet se focalise sur l’abeille domestique, avec deux axes principaux: la création de ressources florales multi-spécifiques et le renoncement au produits phytosanitaires.
Des ruchers scientifiques
Le dispositif proposé consiste en une série de ruchers scientifiques équipés du matériel nécessaire pour évaluer le succès des mesures prises. Il sera intégré dans des exploitations agricoles ou des communes partenaires. Il servira de lieu d’échange entre partenaires qui pourront ainsi apprendre à se connaître, à découvrir les enjeux de leurs activités respectives, à imaginer et intégrer des mesures bénéfiques pour la biodiversité. À terme, le réseau d’observatoires a comme ambition de couvrir les grandes zones agricoles suisses comme le plateau, la moyenne montagne et les zones viticoles afin de répondre aux défis qui leur sont propres.
L’originalité du projet est de faire société autour des enjeux environnementaux et agricoles, et de miser sur des tandems d’acteurs ayant perdu l’habitude de collaborer. Pour ce faire, il s’inscrira sur un temps long et mobilisera les outils des sciences sociales pour documenter de manière qualitative les interactions, les innovations, mais aussi les avantages et les faiblesses du dispositif. D’un point de vue agronomique ou biologique, le but est d’acquérir des données permettant de valider la pertinence de nouvelles pratiques.
Suivons les abeilles et écoutons-les !