Un écrin pour comprendre et étudier les tourbières
Publié le 25 octobre 2024
La superficie des tourbières dans le monde est estimée à environ 3 % des terres émergées, ce qui correspond à 423 millions d’hectares. Aux Ponts-de-Martel, la Maison de la Tourbière vous invite à plonger au cœur du monde fascinant des tourbières de l’arc jurassien, dans un lieu qui associe recherches scientifiques, espace muséal, sentier didactique et accueil hôtelier.
Les tourbières – ou hauts-marais – de l’arc jurassien sont essentiellement formées par l’accumulation de matière organique morte provenant principalement d’un genre de mousses, les Sphaignes. Alimentées majoritairement par l’eau de pluie, ces écosystèmes évoluent en restant relativement peu chargés en nutriments. Ils présentent également la particularité d’être généralement acides. Ces conditions spéciales ont comme conséquence, entre autres, l’installation d’un cortège animal et surtout floristique extrêmement adapté. Ces milieux remplissent également de nombreuses prestations écosystémiques ; il s’agit de bénéfices directs ou indirects que ces écosystèmes peuvent apporter à la société humaine.
Les tourbières ne sont bien entendu pas exclusives à l’arc jurassien. La surface totale des tourbières dans le monde est estimée à environ 3 % des terres émergées, ce qui correspond à 423 millions d’hectares. Très présentes dans l’hémisphère nord, plus particulièrement en Scandinavie, au Canada et en Russie, elles existent cependant aussi dans la zone tropicale humide équatoriale.
Aux Ponts-de-Martel, la présence des tourbières débute il y a au moins 8000 ans au moment du dernier retrait glaciaire. En Suisse, elles ont été façonnées au cours du temps par la nature mais aussi modelées par de nombreuses activités humaines, liées notamment à l’exploitation de la tourbe.
Celle-ci a été exploitée dans les montagnes jurassiennes dès le 18e siècle, pour le chauffage (à une époque où les ressources forestières diminuaient) et comme source de revenu complémentaire. Débutant de manière artisanale, l’extraction s’est industrialisée au fil du temps. Dès la fin des années 1940, la tourbe de chauffage perd de l’importance et son exploitation continue avec la tourbe horticole.
En 1987, le peuple suisse accepte l’initiative fédérale « Rothenturm » pour la protection des marais. S’en suit alors la mise sous protection des tourbières ainsi que l’arrêt de leur exploitation. Estimées à 1500 hectares, les tourbières de la région des Ponts-de-Martel ne couvrent aujourd’hui plus qu’une surface d’environ 225 hectares.
Afin d’approfondir la connaissance de ces écosystèmes particuliers et des différentes interactions ayant mené au paysage actuel des tourbières de l’arc jurassien, il est à présent possible de visiter la Maison de la Tourbière aux Ponts-de-Martel (canton de Neuchâtel). Il s’agit d’un établissement scientifique (Centre de Compétences Marais), culturel (Centre d’Interprétation) et hôtelier dédié à l’étude, la conservation et la valorisation des tourbières. Inauguré en avril dernier, le site invite à se plonger au cœur du monde fascinant et intriguant de ces écosystèmes.
A proximité se trouve le Sentier de la tourbière (rénové et modifié en 2022). Long de 2,8 km, il permet de s’immerger dans l’ambiance des tourbières et d’observer, sur le terrain et de manière complémentaire, les différentes thématiques abordées dans l’espace muséal. Cette visite peut également être enrichie par l’accompagnement d’un.e guide.
La Maison de la Tourbière abrite également un restaurant offrant essentiellement des produits locaux ainsi que quelques chambres d’hôtel pour des séjours prolongés dans la région.
Plus d’informations ici