Changements climatiques: aider la forêt ou la laisser ?
Publié le 29 décembre 2024
Forêt je vous aime est le titre de ce blog partagé par des amoureux de la forêt. Forêt je vous aide répètent les forestiers passionnés par leur métier et leur forêt. Pourquoi ?
Pourquoi aider la forêt? Elle qui se débrouille très bien toute seule, depuis la nuit des temps, même lorsque le climat change, même après un gros événement, tempête, incendie ou autre ravage.
Si on aide la forêt, c’est pour ce qu’elle nous apporte? Pourtant, que nous apporte-elle de si unique et irremplaçable?
Le béton, le métal, et les matériaux composites constituent l’essentiel des ossatures de nos bâtiments et de notre mobilier. Le pétrole et l’électricité nous chauffent et cuisent nos aliments.
Est-ce alors pour son effet protecteur que nous voulons aider la forêt? Les routes sont de plus en plus protégées par des filets, des murs ou des galeries. Pour s’exposer au danger d’avalanche il faut désormais grimper en haute montagne. Et la forêt ne suffit visiblement plus pour se prémunir des effets des grosses précipitations et des crues subites qui s’en suivent.
Serait-ce pour sauver la biodiversité? Les forêts abritent en effet bien plus de biodiversité que les milieux urbains ou agricoles. Mais une forêt gérée avec une vision «proche de la nature», telle que chez nous, n’a ni une biodiversité plus grande, ni plus petite qu’une forêt complétement sauvage. Elle est simplement différente de cette dernière, et c’est la cohabitation des deux approches qui amènera la plus grande diversité!
Donc, finalement, c’est bien pour nous, pour notre bien-être, pour notre santé, pour notre qualité de vie, que nous entretenons la forêt.
Et du coup, que faire pour l’aider?
L’aider c’est d’abord l’observer, la sentir, la comprendre. La forêt est comme un enfant qui apprend à marcher. Si vous l’ignorez, il apprendra quand même. Mais si vous l’encouragez et l’accompagnez, il apprendra plus vite.
Et c’est là tout l’art de la sylviculture proche de la nature. Savoir d’abord observer, puis travailler avec ces processus naturels et les faciliter, sans les forcer, ni les brusquer.
Même en cette période d’accélération des changements climatiques, il faut garder son calme, prendre le temps, aller sur le terrain, s’y immerger et laisser parler les peuplements. Ils sont immobiles, silencieux, et pourtant ils ont tellement à nous apprendre. Être à leur écoute est la meilleure manière de trouver l’inspiration qui permettra de déterminer, ici une intervention très douce pour juste accompagner une transition, là une intervention plus radicale pour initier un nouveau départ.
Aider la forêt, c’est donc d’abord l’aimer.