Le bois de la Glaivaz
Publié le 17 juillet 2023
Des cigales provençales…
Hotspot de biodiversité, le bois de la Glaivaz se découvre aisément en suivant le bien nommé sentier de Provence qui relie le hameau de Verschiez à Ollon.
Durant les beaux jours, les cigales mâles y cymbalisent en un lancinant ostinato pour attirer l’attention des femelles. Non loin de là, sur les pentes baignées de soleil, parmi les tiges sèches de graminées et les quelques spécimens de la rarissime orcanette vaudoise, Onosma vaudensis (seule plante endémique du canton), une autre espèce profite de la belle saison pour s’engager dans des amours plus conflictuels. D’ailleurs, l’amant mâle en perd parfois la tête ! Pour peut-être surprendre une mante religieuse en quête de sa prochaine victime, il faut avancer à pas feutrés. On ne défaille pas sous le poids de la chaleur et on garde l’esprit clair si on espère observer l’hôtesse la plus singulière de ces bois : la rosalie des Alpes.
…aux rosalies des Alpes
Ce coléoptère fait partie de la famille des cérambycidés (longicornes) et ne se plaît que sur les hêtres centenaires orientés plein sud. Exigeante quant à son habitat et très rare en Suisse, c’est une espèce de référence, c’est-à-dire (en simplifiant à l’extrême) que si elle se porte bien, la faune et la flore alentour se portent bien également. Outre sa beauté, ce sont ces caractéristiques qui ont permis son inscription sur la liste des espèces prioritaires lors de la mise en place de mesures de conservation, dont notamment le maintien du bois mort, des arbres-habitats comme des dendromicrohabitats (tels que les cavités, excroissances, etc.) qu’ils comportent. Vous avez de quoi discuter en chemin !
Découvrez d’autres lieux qu’affectionnent Marc Voltenauer et Benjamin Amiguet dans « 111 Lieux des Alpes à ne pas manquer », paru aux Editions Emons Verlag en 2022.