Le risque accru d’incendie en forêt

Le risque d’incendie en forêt est désormais présent tout au long de l’année. En cause : la hausse des températures, les périodes de sécheresse plus fréquentes et la responsabilité humaine, première cause des départs de feux.

L’incendie du Monte Gambarogno
Dans la nuit du 30 janvier 2022, deux jeunes randonneurs suisses alémaniques ont déclenché un incendie au Monte Gambarogno (Tessin). Ils pensaient avoir complètement éteint leur feu de camp avant de s’endormir. En apparence, il ne restait plus aucune braise, mais le feu couvait. Au milieu de la nuit, un vent fort a déposé quelques flammèches sur le bosquet voisin, particulièrement sec après une période prolongée sans précipitations. Le feu s’est propagé rapidement.

Durant cinquante-huit heures, les flammes ont ravagé près de 200 hectares de forêts malgré l’intervention de dizaines de sapeurs-pompiers et de plusieurs hélicoptères qui ont puisé l’eau dans huit réservoirs à incendie de la région. Les dommages dépassent les 7,5 millions de francs et, fort heureusement, aucun décès n’est à déplorer.

Le travail remarquable des pompiers
Tous les habitants du village d’Indemini ont été évacués en raison de la fumée âcre. La ligne à haute tension se prolongeant vers l’Italie est restée hors service pendant deux semaines. Les cendres ont pollué des sources et des captages d’eau potable. Une fois le feu éteint, les sapeurs-pompiers tessinois et italiens ont maintenu leur surveillance durant toute une semaine, notamment par des vols de drones équipés de caméras thermiques qui peuvent détecter d’éventuels foyers souterrains.

Organisés de manière décentralisée, les sapeurs-pompiers tessinois collaborent régulièrement avec des pompiers de montagne, véritables experts des incendies de forêt qui interviennent en appui dans tout le canton. A l’avenir, ce corps sera renforcé pour être déployé plus rapidement et intervenir simultanément sur plusieurs fronts.

Des feux plus intenses et plus agressifs
L’affluence de la population en forêt accroît la menace d’un départ de feu. Il n’est pas toujours aisé de trouver la cause des incendies, mais on estime que 90 % des cas sont d’origine humaine.

Si, sur le versant sud des Alpes, il y a une longue tradition de gestion du risque d’incendie, de nombreux cantons situés sur le versant nord manquent d’expérience. Avec la hausse des températures et les périodes de sécheresse plus fréquentes, plus longues et plus extrêmes, le risque d’incendie au nord des Alpes grandit. La Suisse ne compte que 100 à 150 incendies par an ce qui est peu par rapport aux autres pays. Cependant la saison des feux s’étend aujourd’hui sur l’ensemble de l’année, avec des incendies qui ont tendance à être plus intenses et plus agressifs.

Il n’est pas toujours aisé de trouver la cause des incendies, mais on estime que 90 % des cas sont d’origine humaine.

L’Office fédéral de l’environnement a mis en place en 2022 le système d’information et d’alerte IGNIS, qui permet de prévenir les risques d’incendie de forêt sur tout le territoire. Divers indices, comme le degré de sécheresse des différentes couches de sol, sont calculés à l’aide du système canadien « indice forêt météo », adapté aux conditions suisses. Les calculs sont faits quotidiennement sur la base de données météorologiques.

Tiré de Ori Schipper, Augmentation du risque d’incendie en forêt : que faire ?
Retrouvez l’article complet dans le magazine L’environnement, numéro 4-23, pp. 22-26

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