Pourquoi planter des micro-forêts en ville?

Publié le 3 mars 2024

La végétation en milieu urbain apporte toute une série d’avantages, appelés services écosystémiques :

  • Diminution des polluants : assainissement de l’air, de l’eau
  • Réduction des nuisances urbaines : lots de chaleur, bruit
  • Développement de la biodiversité : habitat, nourriture, corridor écologique
  • Amélioration de la qualité de vie des habitants : anti-stress, bien-être

La végétation plantée avec la méthode Miyawaki amplifie ces bénéfices et permet de rendre les plantations plus résilientes face aux aléas du changement climatique et aux nuisibles.

Développée au Japon dans les années 70, cette approche cherche à imiter les dynamiques des forêts naturelles en plantant un vaste assortiment de jeunes plants forestiers indigènes – chêne, tilleul, pommier sauvage, néflier, sureau, noisetier, prunelier, etc. –, à raison de trois sujets par m2, sur des petites surfaces dès 100 m2.

La densité d’arbres génère une concurrence pour accéder à la lumière et donc stimule la croissance. La densité racinaire permet d’augmenter la capacité d’infiltration d’eau de pluie jusqu’à quatre fois plus par rapport à un terrain engazonné. La densité foliaire crée un « microclimat » plus frais limitant l’évaporation de l’eau du sol. Et finalement, la diversité des essences favorise la présence de davantage de micro-organismes et d’insectes. Cela permet à la plantation d’être plus résiliente face aux aléas climatiques et aux nuisibles.

En Europe, les premières plantations ont démarré en 2015 au Pays-Bas. On y a observé une croissance moyenne des arbres d’un mètre par an. Comme dans tout écosystème, une sélection naturelle s’opère, avec 5 à 15 % des sujets qui disparaissent. Seuls les plus résistants et adaptés aux conditions du site perdurent. Il est à souligner que l’objectif n’est pas de conserver l’ensemble des plants, mais plutôt de mettre en place des conditions favorables à un développement naturel et équilibré.

Etant donné que ces projets se réalisent en ville, la dimension humaine est également un élément important. La participation des riverains à un projet de quartier favorise le lien social et donne l’opportunité à chacun de se « reconnecter » au vivant. Les habitants sont invités à prendre part à la plantation, puis à l’entretien de la forêt durant les trois premières années, jusqu’à ce que le système racinaire des arbres soit bien développé. Ils s’approprient ainsi cet espace qui devient alors « leur » forêt.

Des plantations denses, riches en fleurs et en fruits offrent des espaces propices à la reproduction, aux déplacements et à l’alimentation de nombreuses espèces. Même petites, elles contribuent au renforcement des maillages de l’infrastructure écologique d’un territoire. Ceci est très important car, parallèlement à la crise climatique, les chiffres du déclin de la biodiversité donnent le vertige. En effet, en Suisse, environ 75 % de la biomasse des insectes volants a disparu en 25 ans. Or, la raréfaction de cette ressource alimentaire a des conséquences directes notamment sur les oiseaux dont les populations ont diminué en moyenne de 40 % en milieu agricole et 35% en milieu urbain (jusqu’à moins 64 % pour les moineaux). D’autres facteurs tels que la pollution lumineuse ou la présence de prédateurs comme les chats pèsent également dans ce déclin.

Autant de raisons de passer à l’action et de planter des îlots de verdure et de biodiversité en ville !

 

 

Pour plus d’informations, rendez-vous ici

  • Joëlle Martinoya

    En 2020, dans une démarche écocitoyenne, Joëlle Martinoya se forme à la méthode Miyawaki puis se met à la recherche de partenaires locaux. En 2021, elle lance Forêt B, afin de sensibiliser les citoyens à l’importance des écosystèmes forestiers, grâce notamment à l’aspect participatif de la démarche.